Voilà déjà quelques mois que l'enquête n'avançait pas. Namie ne lui répondait jamais au téléphone et les pistes ne menaient à rien. Pour récapituler, on avait trois ADN différentes, celle de Namie, celle de Marc-Olivier et celle d'un autre. On avait aussi des témoignages de personnes, soit des voisins et des membres de la famille de Namie:

Les voisins disaient avoir vu un garçon souvent présent arriver. Ils l'avaient vu repartir et revenir vêtu d'une toute autre façon. Ensuite, son frère disait qu'il ne savait rien, si ce n'est qu'il se pourrait que ce soit Marc-Olivier, ne connaissant pas vraiment l'autre garçon qu'il nommait John. Le père de Namie disait qu'il avait vu Marc-Olivier et Namie en train de mourir en arrivant et que l'autre semblait indème. Mais qui était cet autre homme? La petite soeur de Namie qui semblait ne pas savoir qu'il s'agissait de sa soeur disait ne rien vouloir dire au sujet de cette histoire et alors qu'il commença à parler de Marc-Olivier, elle s'était emporté et s'était mise à lui crier dessus.

Le père de Namie avait autorisé l'enquêteur de voir les dossiers médicaux de Namie et il avait déduit qu'elle avait eu un accident de voiture durant l'été, la tuant presque. Monsieur Jaejoong avait également ajouté que son fils lui avait parlé de John ce jour-là, mais qu'il ne se rappelait pas trop de quoi il s'agissait. Il avait affirmé être plutôt sur les nerfs ce jour-là et les détails lui échappaient. Il devait bien y avoir qui échappait à notre enquêteur. Qui était-ce John tout d'abord? Et qui était-il pour Namie? N'ayant pas assez de preuve, il devait avoir un mandat pour aller à l'école enquêter et un mandat pour emmener Namie en salle d'interrogation. Hors, la veille au soir, il avait téléphoné à Namie pour pour lui demander de bien vouloir le recevoir le lendemain dans les environs de 4 heures. Heureusement, elle accepta.

Voilà donc notre cher Maurice se rendit chez l'héritière des Hôtels 5 appartenant son père. D'ailleurs, ce détail était peut-être très important. Peut-être que l'agresseur de Namie ne voulait que sa fortune, et si c'était le cas, la famille entière pourrait être en danger. Hors le voilà donc devant le loft à l'heure précise dite. Il cogna, tout simplement, attendant que Namie vienne lui ouvrir.

La veille, en recevant cet appel, Namie était plutôt frustrée de savoir que cet enquêteur allait revenir. Cependant, il n'était pas question qu'elle l'affronte seule. En revenant de l'école, elle avait texté Marc-Olivier qui devait être en cours pour lui dire que l'enquêteur allait revenir la voir dans les environs de 16h. Ne l'ayant pas vu de la journée et ayant oublié son téléphone portable à la maison, elle n'avait pas pu le lui dire avant. Il avait répondu qu'il allait venir immédiatement après le cours. Rassurée, elle lui dit qu'elle l'aimait et se rendit à son salon, cellulaire dans les poches. Assise à regarder le sol, ne revoyant tout d'un coup que la scène de cette agression où deux personnes avaient failli y laissé la vie, Namie eut vite les larmes aux yeux. Elle avait beau avoir l'air de bien aller, mais cette situation était bien difficile depuis bien trop longtemps maintenant.

On cognait à la porte. Encore, comme la dernière fois que l'enquêteur était passé, il y a quelques mois, elle espérait que ce soit Marc-Olivier, cependant, c'était impossible, à moins qu'il soit sorti d'avance de son cours. Il était 16h pile poil, et c'était à cette heure exactement que l'école terminait. Séchant ses petits yeux, elle se rendit à la porte, l'ouvrant pour trouver malheureusement cet enquêteur qu'elle détestait tant, malgré ce dont pourquoi il travaillait. Elle s'enleva de l'entrée pour le faire entrer, silencieuse, aucun sourire au visage. Encore, elle se rendit vers la cuisine, suivit de celui-ci.

- J'vous préviens, je n'ai pas changé d'avis. Vous n'obtiendrai aucune dénonciation de ma part.

Voilà Namie qui venait ouvrir. Ça avait prit moins de temps que la dernière fois, heureusement. Alors qu'il vit qu'elle avait pleuré, il préféra ne rien dire à ce propos. Seulement, il avait des tas de questions. Il entra lorsque Namie lui en donna la chance puis lorsque la porte fut fermée, il la suivit à la cuisine, exactement comme la dernière fois. Celle-ci seulement ne s'assied pas. Elle ne fit que lui dire pour le prévenir d'avance qu'elle n'avait pas l'intention de parler.

- Ne me dites pas que je suis venu ici pour rien Namie. Si vous avez accepté, c'est bien parce que vous aviez l'intention de m'éclairer un peu.

C'était légèrement insultant de se déplacer pour rien alors que quelqu'un accepte de vous recevoir sans vraiment vous dire un mot de ce que vous voulez entendre.

Namie se retourna vers lui, insultée. Il parlait comme si elle avait eu le choix d'accepter ou pas de le recevoir. Combien de fois l'avait-il appelé depuis sa dernière visite et combien de fois avait-elle 'oublié' de répondre?

- Vous croyez? Franchement ouvrez-les yeux! Vous en avez pas assez de me torturer?! Tous les appels que je reçois de vous, comptant ceux auxquels je ne réponds pas, pourquoi croyez-vous que j'ai accepté de vous recevoir ici?!

Namie parlait-elle réellement ainsi à notre inspecteur? Était-elle réellement en train de lever le ton? De plus, elle disait qu'elle ne répondait pas à tout ses appels qu'il faisait. Ce qu'elle disait en gros, c'était qu'il la harcelait complètement.

- Si vous vous ouvriez les yeux un peu, vous verriez que j'essaie de faire enfermer un fou qui cours toujours à l'extérieur, hors de ces murs. Qui sait, il a probablement agressé d'autres femmes comme vous, d'autres personnes qui ne méritait pas de vivre cela, comme vous vous l'avez vécu! Alors c'est vous qui décidez, soit vous m'aidez, soit vous le laissez faire du mal à d'autres personnes!

Ça ne lui plaisait pas d'avoir à lever le ton sur cette jeune femme, mais celle-ci ne semblait pas se rendre compte du danger qui courait en dehors de ces murs. Jusqu'ici, c'était la fille la plus têtue qui lui avait été donné d'interroger.

Celui-ci allait trop loin. Lever ainsi le ton sur elle, c'était trop. Fallait avouer qu'elle avait peur. Et si jamais cet homme décidait de l'attaquer? Bien sûr, on ne sait jamais, mais cependant, Namie était bien trop orgueilleuse pour se laisser faire de la sorte, surtout devant un homme.

- Vous croyez réellement que j'ai envie qu'il y ait d'autres victimes?! Croyez-vous vraiment que ça me fait plaisir qu'il rôde dehors à l'heure qu'il est?! Si c'est le cas, alors vous êtes l'enquêteur le plus stupide qui puisse exister! Pourquoi ne pouvez-vous pas seulement penser un peu que j'avais peur?! J'ai peur pour moi, pour ma famille, mes proches! Chaque matin je me lève et la première chose que je fais c'est de penser à lui et j'ai peur!

Elle s'était avancé vers lui.

- Enfoncé vous bien ça dans le crâne Monsieur Dufresne! Ce n'est pas de cette manière que vous allez être capable de me faire parler. Ça ne marchera pas!

Après lui avoir mit le doit dans le front en parlant, elle enleva son doigt et s'éloigna de lui, prête à sortir de la cuisine, les larmes de nouveau. C'est alors qu'elle entendit quelqu'un vit Marc-Olivier sur le bord de l'entrée de la cuisine. Elle ne l'avait pas du tout entendu entrer.

- Marco!

{ Namie } - Enfoncé vous bien ça dans le crâne Monsieur Dufresne! Ce n'est pas de cette manière que vous allez être capable de me faire parler. Ça ne marchera pas!

Voilà ce qu’entendit Marc-Olivier en entrant chez Namie, n’ayant même pas prit le temps de cogner ni même d’avertir quelqu’un de sa présence ; étant avec Namie depuis un bon moment, il avait prit la mauvaise habitude d’entrer sans cogner lorsqu’elle l’attendait et de faire comme chez lui. Mais bon, aussi mauvais que cela aurait pu être, il pu, au moins, entendre Namie péter un plomb et la voir s’enrager après ce putain d’inspecteur qui n’avait pas pu s’empêcher de revenir dans leur vie. Toutefois, il n’eut pas le temps d’intervenir que Namie le remarqua.

Voyant qu’elle était au bord des larmes, Marco-Oliver se rendit près d’elle et la prit dans ses bras, appuyant doucement la tête de Namie contre son torse, déposant une main sur sa nuque et sa propre tête sur la tête de Namie. Après quoi, il jeta un regard noir sur l’inspecteur, se demandant comment qu’il avait fait pour être inspecteur sans avoir réussit à coffrer l’agresseur encore à ce jour. Tient, d’ailleurs, pourquoi ne pas lui poser la question ?

Ça ne vous arrive pas de laisser des gens tranquilles ? Il vous faut absolument tourner le couteau dans la plaie ?! Vous n’êtes pas capable de le retrouver par vous-même l’putain d’agresseur ? C’est trop compliqué ?!

Voyant Namie se choquer encore plus, Maurice jugea qu'il devait peut-être se calmer. Être trop arrogant pouvait jouer contre lui. C'était simplement que de savoir que d'autres victimes après Namie étaient ou allaient être la proie de cet agresseur qui ne faisait que du mal. Son rôle à lui, c'était de faire enfermer ce genre d'individu et cet homme qui s'en était prit à Namie lui causait beaucoup de trouble. Il avait des débuts de pistes, certes, mais il serait capable de les suivre si Namie donnait un peu du sien.

D'ailleurs, un jeune homme apparu dans la pièce. C'était Marc-Olivier, il le reconnu immédiatement. Celui-ci serra Namie dans ses bras. Il semblait vouloir montrer qu'il n'avait rien de méchant, mais au fond, c'était peut-être seulement qu'il ne voulait pas être soupçonné. La cicatrice qu'il portait à la gorge était peut-être simplement une marque que ce John aurait fait en tentant de protéger Namie. Bref, celui-ci fut plutôt arrogant. Namie dans ses bras semblait soumise à lui, comme si elle lui appartenait. Peut-être était-ce une illusion qu'il se faisait, mais il fallait qu'il prenne toute hypothèse en considération.

- Sans l'aide de Namie, c'est très compliqué oui. J'ai besoin de réponses pour savoir où chercher. À moins que j'aie la réponse sous le nez.

Par là, il entendait bien sûr qu'il soupçonnait Marc-Olivier. Après tout, Kim avait bien dit qu'il pouvait être l'agresseur...

- Marco!

Le voyant, Namie fut soulagée. Il avait fait plutôt vite. Il avait dû se dépêcher. Il était toujours aussi rapide pour arriver lorsque Namie avait besoin de lui. Que ce soit pour n'importe quoi, elle ne restait jamais seule bien longtemps quand elle l'appelait à l'aide. Elle était loin d'être soumise à lui, mais d'une certaine façon, on pouvait dire qu'elle dépendait de lui. D'ailleurs, c'était le premier homme avec qui elle se sentait ainsi, et elle ne détestait pas. Ça faisait du bien un peu de dépendre des autres au lieu de sentir que l'on dépend de vous.

Marc-Olivier la serra dans ses bras. Silencieusement, elle laissa quelques larmes couler. Elle était heureuse de le voir enfin. S'il n'arrivait pas bientôt, Dieu sait ce qu'elle serait devenue. Probablement qu'il ne serait rien arrivé, mais tout de même, elle se sentait mieux, plus en sécurité, maintenant que son bien-aimé était là. Fermant les yeux, elle écouta les paroles arrogantes de Marc-Olivier adressées à Monsieur Dufresne. Namie était d'accord avec lui. Pourquoi était-ce si compliqué de faire une enquête sans l'aide de la victime? Pourquoi mettre autant de pression sur elle si elle ne voulait absolument pas parler?

Entendant la réplique de l'enquêteur, Namie rouvrit les yeux. Il soupçonnait Marc-Olivier, encore, malgré le fait qu'elle lui ait déjà dit que ça n'était pas lui qui était le coupable. Sous l'élan de la colère, elle se retourna brusquement, tournant le dos à Marc-Olivier, afin de regarder cet inspecteur.

- J'ai déjà dit que c'était pas lui! Ça vous prends quoi?! Qu'est-ce que vous avez tous à être contre lui?!!

Elle pleurait toujours. Elle avait surtout fait allusion à son frère et à Alyshia qui détestaient Marc-Olivier plus que n'importe qui. Elle ne comprenait pas pourquoi est-ce qu'on en voulait tant à Marc-Olivier. Elle ignorait totalement ce qui s'était passé avec Alyshia et Rainie, cependant, l'enquêteur semblait en savoir plus long qu'elle. Elle se sentait si stupide et ignorante. Marc-Olivier était son petit ami après tout! Pourquoi ignorait-elle ce qui se passait?!

{ Enquêteur } « - Sans l'aide de Namie, c'est très compliqué oui. J'ai besoin de réponses pour savoir où chercher. À moins que j'aie la réponse sous le nez. »

Bon. Il ne fallait pas être aveugle ; c'était quasiment dit mot pour mot que Marc-Olivier était soupçonné par celui-ci, pour faire changement. Mais bon, il avait fini par s'y habituer ; dès qu'un malheur arrivait dans l'école, à cause de certaines mauvaises actions durant son passé, Marc-Olivier était toujours le premier suspect sur la liste. Et pourtant, il n'avait pas été le pire de la ville, c'est ce qui l'étonnait : Xavier Bast qui avait violé plusieurs élèves, Marco qui avait tué un étudiant et fait plusieurs choses ... Il ne fallait pas être ancien pour que tout ces ragots surviennent à vos oreilles. Pourtant, notre jeune homme ci-présent n'avait qu'à respirer et, à cause de ses deux TENTATIVES d'agressions sexuelles contre Alyshia et Rainie, il était le premier sur la "liste noire". Étrange de ville ...

De plus, de quelles réponses avait-il encore de besoin ? Pourquoi ne posait-il pas directement les questions au lieux de tourner autour du pot sans arrêt ; ce n'est pas en utilisant cette technique qu'il allait aboutir à quelque chose, c'était certain. Toutefois, il était peut-être vrai que sans l'aide de Namie, les choses n'avancerait pas. Pourquoi ne pas l'interroger lui alors ? Parce qu'il était "suspect" ?! Pf'T, probablement. D'ailleurs, cela devait être bon si ce putain d'enquêteur ne s'était pas déjà fait plein de scénario à son sujet ; Marc-Olivier voyait très bien cet homme l'imaginer jouer la comédie avec Namie pour se protéger lui-même. Après tout, ne lui avait-il pas faire comprendre clairement qu'il le soupçonnait ? Oh, mais si Marc-Olivier ce mettait à le soupçonner lui ; ne serait-ce pas une bonne idée ? Et si c'était lui qui posait les questions ? Brillant ! Malheureusement pour notre jeune, tout ce temps à penser lui enleva l'occasion de parler ; Namie le devança. Il se contenta donc de rammener ses bras maintenant libre contre son torse, croisés, regardant ensuite Namie exploser.

{ Namie } « - J'ai déjà dit que c'était pas lui! Ça vous prends quoi?! Qu'est-ce que vous avez tous à être contre lui?!! »

Soupirant, Marc-Olivier se douta à ses mots qu'elle ne savait rien sur son passé. Devait-elle savoir ? C'était sur, mais ça ne serait pas en ce moment ; ils avaient d'autre enquêteur à fouetter. Se contenta donc de poser un regard mesquin sur l'enquêteur, Marc-Olivier put laisser entrevoir un sourire en coin alors qu'il parlait.

- M'wais, elle l'a déjà dit que ce n'était pas moi. Pourquoi ne vous tourner vous donc pas vers ce cher Maxime ? Après tout, on était trois sur les lieux, pourquoi vous acharner que sur deux des trois ? De plus, il me semble, monsieur l'enquêteur, que Maxime avait davantage l'air suspect ; n'était-il pas le seul presque intact sur les lieux ?

Namie défendait toujours Marc-Olivier. Bon, peut-être faisait-il une gaffe en le soupçonnant, mais c'était dans la procédure. Toute personne présente autour de Namie ce jour-là était suspecte, ces personnes étant Marc-Olivier et John. En fait, il n'avait jamais entendu dire que John avait un frère jumeau. Namie termina en disant quelque chose d'intéressant. Donc il n'était pas le seul à avoir quelque chose à lui reprocher, bien que lui, c'était son travail. C'était intéressant, très intéressant.

Lorsque celle-ci eut terminé, Marc-Olivier eu un sourire en coin, le genre de sourire qui ferait en sorte qui pouvait laisser croire qu'il mentait. Bref, il en tenu compte, sans trop le dire. Marc-Olivier dit quelque chose de curieux. Il parlait d'un Maxime. Qui était-ce? Et John dans tout ça? N'était-ce pas John qui était présent sur les lieux ce jour-là? Marc-Olivier allait-il vouloir l'éclairer un peu?

- Qui est Maxime? On m'a parlé d'un certain John et c'est tout...

Après avoir parlé, Namie essuya ses joues en écoutant les paroles de Marc-Olivier. Elle fut surprise de son calme lorsqu'il prononça sa première phrase. Après tout, ça n'était même pas elle qui était accusée et elle était plus frustrée que lui, en tout cas, en apparence. Peut-être était-elle un peu plus sur le nerf que lui et tout ce que c'était sa façon de se protéger et de protéger Marc-Olivier à sa manière. Après tout, elle l'aimait, c'était normal alors, non?

Entendant le nom de Maxime, Namie se retourna vers Marc-Olivier rapidement. Pourquoi avait-il fallu qu'il parle?! Si Maxime apprenait ça, il allait tenter de le tuer. Il disait en gros à sa façon que Maxime était l'agresseur. Bien entendu, elle comprenait que c'était mieux de le dire pour Marc-Olivier, pour Namie et pour toutes les autres victimes, mais en même temps, ça allait leur nuire énormément. La question de l'enquêteur vint alors. Elle le regarda, embarrassée.

- Oubliez ça..

Elle reposa son regard inquiet sur Marc-Olivier posant ses mains sur son torse.

- S'il te plaît, tais-toi.